Taï Luc nous a quittés.
Le leader de LA SOURIS DEGLINGUEE n’est plus.
Et j’en suis profondément affecté.
Celui qui avait fait resonner en nous la beauté et la rudesse à la fois du pavé parisien et des paradis indochinois a abandonné la partie le 1er décembre dernier.
Il fut le chanteur guitarise de ce groupe si singulier qui s’est toujours joué des barrières musicales et de la morale, explorant avec bonheur le Punk Rock, le Reggae, les Folklores divers, le Rap…
Personnage surprenant, mélangeant une certaine froideur d’apparence avec une gentillesse de cœur, il maniait la plume et la guitare avec un savoir-faire forgé depuis la fin des années 80.
Chantre de la camaraderie et de l’indépendance de pensée il laisse sur les quais de la Seine une échoppe de bouquiniste que les marchands du temple sportifs vont sacrifier au Dieu de l’olympe. Et bon nombre de camarades de route avec lesquels il avait usé les ruelles de la capitale.
Mais surtout, il nous laisse de magnifiques albums, parmi lesquels je ne saurais que vous conseiller :
- La Souris Déglinguée (1981) : un des plus grands albums de (Punk) rock français. Vif, rugueux, direct.
- Banzaï (1991) : une évolution vers un Rock plus « funkisant » et une sensibilité Rap diablement efficace.
- Tambour et Soleil (1995) : Mélodieux, aérien, exotique, envoutant, et facile d’accès.

Je garderai en mémoire un fabuleux Concert au Cadran de Colombes vers 1994, avec une section de cuivre en feu, puis au Bataclan en 2010, avec la participation de Pierplojak.
Et puis surtout, mes deux gamins criant à tue tête "A 3 sur un scooter, on joue les gladiateurs [...] on n'est pas des dangers pour la société" alors que je les amène à la crèche sur mon scooter (chanson "Week-end sauvage").
Bon voyage l’artiste : rien de bon, ni de juste ne vient d’en haut !