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Tout part à vau l'eau ma bonne dame. Il pleut en juillet et il canicule en août. Pour un peu l'on pourrait dire que, décidément, il n'y a plus de saisons... Heureusement qu'il nous reste des constantes auxquelles nous raccrocher : Les fesses de Shakira, qui se trémoussent dans la petite boîte à mensonges autrement appelée téléviseur, sont là pour nous rappeler que nous sommes bien en été, tout comme le petit filet de voix d'Elisa Tovati et l'horreur assumée de Magic System. A bien y réfléchir, on en viendrait presque finalement à préférer que tout se barre définitivement en couille.

L'été est généralement l'époque où l'amateur de musique se terre au fond de sa cabane en Ardèche pour n'en ressortir que la rentrée venue, préférant s'effacer devant les hordes hallucinées de teufeurs poussant à fond « I've got a feeling » des Black Eyed Shit sur leur auto-radio. Car si l'été apporte son lot de petites sucreries commerciales supportables et sympathiques (Ycare, Bruno Mars...), il est aussi et avant tout vecteur de « boom boom » bœufs à but purement mercantile et d'un niveau culturel à peu près égal à celui de n'importe quelle émission de TF1. Certes, le phénomène du tube de l'été, ce concept fabriqué de toutes pièces par les médias, ne date pas d'hier, mais vous avouerez qu'une bonne « Lambada » ou un « Bamboléo » endiablé sera toujours plus efficace que les déhanchements du postérieur « semi-remorque » de Jennifer Lopez... Un gros cul, même latino, ne donne que rarement envie de faire la fête...

Donc, le musicophile se retranche dans ses acquis, et découvre avec horreur que même ses artistes fétiches n'échappent pas à la règle du « single version » et du « radio edit ». Vous avez acheté le dernier best-of de Runrig ? Alors vous pouvez y entendre, bien placée en son milieu, une version courte de la perle « Running to the light », dénuée de son introduction pourtant indispensable. Vous aimez Edguy ? Avez-vous écouté, sur la version limitée du dernier album du groupe, ce « Two out of seven » amputé d'un break et sur lequel à la place de tous les « gros » mots (« fuck », « shit », etc.), l'auditeur a la surprise de découvrir des plages vierges de toute parole ? Même indépendants, les labels « censurent » les artistes à la source, mais dans quel but ? Ceux-ci ont-ils une chance, même minime, d'être diffusés un jour sur une radio généraliste ? Aucune. Le « radio edit » est un peu la bouteille à la mer des maisons de disques, bien décidées à mettre toutes les chances de leur côté. On ne sait jamais, sur un malentendu... Véritable aberration culturelle, cette pratique semble même, comble du comble, survivre à la disparition du format single ! Et finalement, tout cela n'honore pas les artistes, prêts à se faire amputer d'une partie de leur essence pour parier sur un hypothétique succès grand public qui, bien entendu, ne viendra jamais.

Edguy et Rihanna ont donc ce dénominateur commun, ce point de rencontre immonde qu'est le « single version » et le « radio-edit ». Une pratique débilitante et totalement obsolète. En résumé, une bonne couche d'excréments supplémentaire étalée par des décideurs en col blanc sur une industrie du disque déjà très souffrante. C'est sur cette note d'optimisme et d'amour inconditionnel que l'équipe Forces Parallèles vous souhaite à tous une excellente rentrée !




             



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