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Et quels sont les artistes qui usent le plus les dictionnaires et ceux qui font figures de fainéants en la matière ?
En 2015, les chercheurs Varun Jewalikar et Nash Vail ont utilisé le site MusixMatch qui recense plus de 7 millions de titres en 38 langues, pour étudier les paroles des chansons des artistes qui vendent le plus dans le monde. Ce, dans les styles musicaux dit « populaires » : le Rap, le Hard rock, la Country, le Reggae, le Rock, la Soul...
Il ressort de cette étude que Eminem, Jay-Z et Tupac apparaissent en haut du classement des auteurs qui utilisent le vocabulaire le plus riche et le plus varié dans leurs chansons.
Dans ce domaine, ils sont loin devant Bob Dylan (Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, Prix Nobel de littérature) ou les Beatles.
En effet, Eminem a utilisé 8 818 mots différents dans ses chansons, alors que la moyenne générale se situe aux alentours de 2 700. C'est également le rappeur de Detroit qui utilise le plus de mots par chanson en moyenne (1 018,5). En seconde position, on trouve un autre artiste de Rap américain, Jay-Z avec 6 899 mots. Enfin, le rappeur Tupac Shakur complète ce podium avec 6 569 mots. Bob Dylan n’arrivant qu’en cinquième position (4 883 mots), suivi par les Black Eyed Peas (4 539 mots). Julio Iglesias n’est pas très loin avec 4 323 mots.
Chez les francophones, Céline Dion est en dixième position avec 3 954 mots, tandis que Johnny Hallyday occupe une honnête 25ème place avec 2 891 mots. Parmi les mauvais élèves, on trouve le baryton lover Barry White (88ème avec 1 731 mots), The Police (73ème avec 1 885 mots), Nirvana (83ème avec 1 835 mots), ou ACDC (87ème avec 1 788 mots).
Alors certes, plus un artiste interprète à une carrière longue et prolifique, et plus il a de chance de pointer dans les sommets de ce classement, et ce, même si le nombre de chansons retenu est plafonné à 100 par artiste.

Mais il faut noter que les artistes ayant réalisé les plus grosses ventes d'albums de tous les temps figurent plutôt en milieu de classement. C’est le cas des Beatles (76ème avec 1 872 mots), du King Presley (38ème avec 2 531 mots) ou bien de Michael Jackson (42ème avec 2 503 mots). Ce qui fait dire aux chercheurs que plus tu écris "simplement", plus tu vends de disques.
Le magasine Times s’est d’ailleurs étonné du succès actuel de Rihanna, qui propose de plus en plus des chansons contenant de moins en moins de paroles.
Une observation qui a poussé le média américain à publier une lettre ouverte intitulée: "Chère Rihanna, nous sommes inquiets pour toi". Dans cette dernière, il indique que la chanteuse a utilisé seulement 67 mots pour son méga tube "Diamonds". Ce qui est bien supérieur à son tube de l'été 2012 "Where Have You Been" qui n’en comptait que... 40 !
Au regard de la durée moyenne d’un tube, cela fait un mot toutes les 5 secondes.
Comment procéder pour faire cela ? C’est simple : prenez un fond musical dansant et rythmé, ajoutez les paroles chantées par Rihanna en boucle comme si la chanteuse bégayait. Et le tour est joué ! Il y a toutefois lieu de préciser qu’elle n’est pas l’auteur de ses paroles.

On considère qu’une chanson Pop / Rock comprend en moyenne que entre 100 et 300 mots différents. Un faible nombre de mots n’est donc pas rédhibitoire. Il suffit de compter le nombre de mots dans "Let it be" des Beatles, pour constater que ce tube mondial ne compte que 139 mots.
Et si Rihanna réduit le nombres de mots dans ses chansons, on peut imaginer que c’est parce que cela est désormais considéré comme une des recettes du succès. Un texte accessible, des paroles rythmées qui se mêlent habilement à la musique... Les textes que le public retient le plus aisément sont les phrases qui semblent bégayer à l’image des fameux "Na-na-na-na / Come on" dans "S&M" ou encore le "Oh, na-na, what's my name ?" de "What's My Name". Dans le jargon musical, on appelle ces phrases des "hooks" (des hameçons, des accroches). Leur sens importe moins que le rythme qu’elles apportent aux chansons et au fait qu’elle squattent immédiatement les esprits.

Pour que vous puissiez juger de ce que représente 40 mots, dites-vous que "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" de Brassens, qui dure plus de 7 minutes, ne comprend qu’une seule répétition, et est souvent considéré comme un monument de la chanson française, comporte 564 mots.
C’est dire s’il y a lieu de saluer des performances du genre de celle d’IAM avec "La fin de leur monde" qui en comprend 2281. Et encore plus fort, celle d’Akhenaton (IAM) qui avec "La faim du monde" glisse 3353 mots dans ce morceau qui dure 19 minutes et ne comprend pas de refrain.
On est là bien loin des 6 mots de "Hey Jordy" des Stormtroopers of Death. A leur décharge ce morceau ne dure que 7 secondes.

Difficile cependant de juger les extrêmes en la matière tant on tombe rapidement dans l’exercice de style, voir le pari.
Et je suis certain qu’il existe des chansons ne comprenant qu’un mot, comme il doit en exister qui cherchent volontairement à affoler les compteurs.
Reste à les découvrir.



Le 25/07/2021 par FRANçOIS

Le rap étant une logorrhée, les résultats de ce classement ne sont pas forcément étonnant :-) Après, faut aussi voir la qualité des mots utilisés et s'ils sont réels ou inventés...


Le 25/07/2021 par NEST

Feelgood, la fin de ton "petit" mot annonce à merveille le prochain édito qui parlera de la relation amour / haine, entre le Rock et les études.


Le 24/07/2021 par FEELGOOD

Très intéressant édito. La lecture des résultats des travaux de Varun Jewalikar et Nash Vail me permet de mieux comprendre mes propres goûts musicaux, mon idiosyncrasie pour certains genres et mon manque d'appétence pour d'autres.
Que des artistes aussi disparates (tant musicalement que sur le plan de la reconnaissance critique) que Tupac, Julio Iglesias et Brassens se retrouvent dans la même catégorie s'avère passionnant. Le Rap, la « variété » et la  chanson à texte » ne sont-ils pas, à la base, des genres très dissemblables ?
Pourtant, si l'on en croit les résultats de cette étude, tous ont un point commun. Eminem, Jay-Z, IAM, Dylan, Céline Dion, Johnny Hallyday  et les gens cités plus haut, en apparence si différents, « utilisent le vocabulaire le plus riche et le plus varié dans leurs chansons ».
Cette révélation me permet de comprendre pourquoi je ne les apprécie guère, indépendamment du style pratiqué.
En revanche, je réalise maintenant pourquoi les « mauvais élèves » Barry White, The Police, Nirvana et AC/DC ont toujours eu ma préférence, même si Barry White et AC/DC n'ont a priori pas grand-chose en commun. Ils sont moins « bavards ».
J'ai toujours été plus sensible au rythme, au « groove », aux mélodies et aux éventuels développements instrumentaux qu'aux paroles. Du moins dans un premier temps...
Ainsi, si Street Legal est mon album préféré de Dylan, c'est parce qu'il s'agit de l'un de ses disques les plus chantants, ce qui me permet de l'apprécier sans avoir à me focaliser sur les textes. De même, cela explique pourquoi je n'ai jamais été fou de Brassens, ce qui m'a parfois valu des discussions houleuses avec des fans du grand homme. Pour moi, la lecture et la musique sont deux choses différentes. Quand je veux lire un beau texte, j'ouvre un livre. J'estime qu'un texte littéraire doit se suffire à lui-même. Et s'apprécier en silence.
En revanche, le Rock (et plus particulièrement le Hard Rock) est avant tout affaire de sensations. De sensations fortes. Liriez-vous Les Fleurs du mal dans le grand huit ? Pas moi...
En général, les paroles des chansons m'importent peu, ce qui ne m'empêche pas d'être le premier à décortiquer les textes de mes artistes préférés (Alice Cooper, BÖC, Bowie ou les Stones). Mais je n'en apprécie pas moins la Pop écervelée (comme « Find My Way », le dernier McCartney revisité par Beck).
En 1981, Mick Jagger, pourtant auteur de « Sympathy For The Devil », l'une des plus grandes chansons de tous les temps, estimait que le Rock était une musique stupide. Oui, les paroles de la plupart des chansons populaires sont « stupides » mais cela n'a aucune importance. Si, pour les gens de ma génération, la musique rock était si primordiale, c'est parce que le Rock était un langage universel transcendant les barrières de langue. Pas besoin de comprendre l'anglais pour apprécier « Born To Be Wild », « Satisfaction » ou « Highway To Hell »... Beaucoup de ces chansons s'adressent autant, si ce n'est davantage, au corps qu'au cerveau. Et c'est très bien comme ça.


Le 23/07/2021 par VALR

Je serais curieux de savoir où se situe un mec comme Peter Hammill (avec VDGG et/ou en solo) dans ce classement. Je suppose qu’il n’y figure pas (j’imagine mal ses ventes être mirobolantes et il est difficile de décrire son style comme « populaire »…).



             



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