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Leonard, that's no way to say goodbye !
Par SUNTORY TIME le 14 Novembre 2016 Consulté 3745 fois

C'est dégueulasse de nous abandonner comme ça, Leonard...

Dégueulasse de partir éternellement, au moment où on a le plus besoin de toi, de femmes et hommes de ta trempe. Il y a quelques jours, la connerie, la haine, la vulgarité, la violence, la misogynie et le racisme ont gagné une bataille décisive contre l'intelligence, la culture, la beauté et l'amour. Toutes ces choses que tu représentais sont mourantes, et maintenant c'est toi qui meurs. Pas maintenant, Leonard, non, tu ne pouvais pas nous faire ça maintenant...

Plus que jamais, nous sommes démunis, désunis, résignés voire désespérés. Pourtant, tu nous avais prévenus, Leonard. Tu étais prêt à cette fatale issue. Ton dernier disque le laissait transparaître de manière si évidente et si majestueuse. Et pourtant, nous ne pouvions nous y résoudre. Un monde sans toi, sans ta voix d'outre-tombe, tes poèmes si intenses, ton allure si élégante, si classe... L'homme le plus classe du monde à n'en pas douter.

Sincèrement, c'est dégueulasse de nous laisser tomber, Leonard. Pour ceux qui te connaissaient, t'admiraient, c'est un vide effroyable qui s'ouvre...
Tu n'étais pourtant pas le plus accessible. Tu n'étais pas le roi de la mélodie accrocheuse. Tes références mystiques étaient assez hermétiques à ceux qui ne sont pas aussi spirituels que toi. La profonde mélancolie de tes chansons pouvait rebuter ceux qui ne jurent que par la lumière et la joie de vivre. Pourtant, tu nous parlais, dans nos doutes et nos peines, dans nos frustrations et nos désillusions. Mais toujours avec foi en l'espoir, la tendresse et l'Amour. L'Amour dans ce qu'il a de plus noble, de plus beau et fort, l'Amour dans ce qui nous donne envie de vivre malgré tout.

Mais aujourd'hui, le monde semble s'effondrer sur lui-même, comme rongé par un cruel cancer. La laideur progresse, alors qu'un apôtre de la Beauté disparaît. Et la Beauté, tu l'as tant chantée, tant écrite...

La beauté des femmes qui vivent, libres, fortes ou brisées par la vie. Celles qui nous envoûtent, nous font perdre l'équilibre, comme dans ces valses que tu chantais. Celles qui ne cèdent jamais face à l'adversité, celles qui aiment. Celles de l'amour éternel ou de la passion passagère...

La beauté des hommes, dans ce qu'ils ont de plus noble. Il y en a encore quelques-uns, suffisamment pour ne pas avoir honte d'en être un, face à la violence et le mépris dont certains peuvent faire trop souvent preuve. Des hommes épris d'amour, avec ce qu'ils ont de peurs, de doutes et d'angoisses envers ceuc (celles ?) qu'ils aiment. De ces faiblesses qui les rendent humains...

La beauté des villes, car tes chansons sont urbaines. Il sera difficile d'errer dans Montréal, New York ou même l'étouffante Los Angeles sans en avoir une en tête. Comment ne pas penser à New York quand, un matin froid de décembre, nous errerons, vêtus d'un fameux imperméable bleu, avec une déchirure à l'épaule ?

La beauté des mots, évidemment, ceux qui font voyager, ceux qui nous permettent d'exprimer ce qui nous laisse d'habitude muet. Ces mots que nous n'aurions pas peur de chanter, micro allumé, devant des dizaines de spectateurs.

La beauté de la foi, même si elle est illusoire. Cette foi à des années lumières de l'intégrisme qui nous pollue la vie, des dogmes assassins et des vénérations obscènes qui justifient les bains de sang. La beauté des textes, de la méditation, de l'envie de s’asseoir dans ces temples élevés en l'honneur d'un grand absent.

La beauté ne disparaîtra pas avec toi, mais il faut reconnaître qu'elle ne se porte pas bien en ce moment. Mais comment la vanter, la vénérer, la sauver, sans quelqu'un comme toi pour nous guider, pour nous aider ? Tu pourrais nous rétorquer qu'à chaque grand artiste qui part, c'est le même cinéma de deuil, de sentiment d'abandon et d'impuissance, et tu aurais raison. Mais certains artistes sont plus marquant que d'autres, ce qui est ton cas pour tout ce qui est cité plus haut.

Oui, Leonard, ce n'est pas possible de se dire adieu ! Pas maintenant, pas comme ça ! Et pourtant, nous ne pouvons qu'acter, admettre ce qui finit toujours par arriver. Il reste tes chansons pour garder espoir. Nous continuerons à chanter la Beauté, l'Amour, les Femmes, les Hommes, les Joies et les Peines. Pour ne pas que la laideur triomphe davantage qu'aujourd'hui, nous continuerons.

Mais putain que c'est dur de te dire adieu, malgré tout...

Sincerely, S. T.



Le 26/11/2016 par GILLES

j'adore Léonard Cohen , mais vos opinions politiques doivent le laisser de marbre , de là ou il vous regarde !



             



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