Si Jésus avait continué sa carrière de saltimbanque au lieu de s'en aller éprouver les boiseries de l'Empire romain, peut-être aurait-il fini comme Johnny : à tenter de transformer de l'eau en pinard pour la millième fois, et à laisser ses apôtres oeuvrer en coulisses, se contentant de recueillir les lauriers, eux-aussi romains.

Johnny, lui, marchouillotte encore un peu sur l'eau, mais pas sans l'aide d'une indispensable canne. Et puis, il chante toujours, et fort bien d'ailleurs. Dommage que son dernier album frôle l'indigence la plus totale. Il bande encore aussi. Si si, il nous l'assène sur "Tanagra". Reste que si ce sont ces ersatz de titres composés par M qui lui font dresser le bois (romain, toujours), il faut que pépère reparte consulter le Dr Delajoux. Car à l'exception de "J'inspire", lancinante et sombre à souhait, il n'y a ici rien, strictement rien qui donne envie de partir battre le pavé (romain, encore une fois) avec papy Jojo. Des ambiances rock totalement ratées, des allusions périmées à une Afrique qui n'a pas besoin d'un fléau supplémentaire, de la pop qui ne fait plaisir qu'à M, et des ballades aux paroles qui procurent une furieuse envie de demander à Johnny de tendre une joue, puis l'autre, pour leur faire rencontrer nos menottes bien amicales...

Rien donc. Jésus a ressuscité pour rien. Car Johnny, lui, est bien mort.