Après une année 2008 marquée par plusieurs duos, on se souvient notamment des collaborations avec DOC GYNECO et Charles AZNAVOUR. Le nouvel album - 46ème de la superstar francophone - de Johnny sort fin octobre. Cette sortie s'accompagne de plusieurs interviews où Johnny annonce à grands renforts de redites que le Tour 66 sera sa dernière tournée. Mouais, mouais, mouais... Le plus fort, c'est que les gens y ont cru, des die hard fans aux plus simples badauds, et cette pseudo retraite devient du coup un véritable fait majeur de société. Inutile de vous dire que le procédé me révulse. Evidemment, la tournée se joue à guichets fermés. On savait que Johnny n'était pas riche "selon ses propres dires", alors on suppose qu'il fallait préparer au mieux la retraite. Enfin, on est rassuré, avec plus d'un million de spectateurs, le blondin vient d'assurer quelques zéros sur son compte en banque. En Suisse...

Il fallait bien que je râle pour la bonne forme. 46 albums et 27 live ! Notre Jojo a dépassé depuis bien longtemps les 62 unités de son modèle de toujours, Elvis. Invraisemblable, d'autant qu'il en vend toujours des semi-remorques, un demi million au moins chaque fois.

Alors cette livraison ? Je garde en mémoire l'excellente contribution de CALOGERO : "ça ne finira jamais", on y retrouve les éléments assez dramatiques qui sont sa marque de fabrique. J'admets que la voix de Johnny sur une compo de ce calibre donne vraiment bien. Ce titre, premier single sorti de l'opus, est très réussi. Il m'étonne d'ailleurs qu'il ne soit pas plus plébiscité par les fans. On reconnaît ensuite instantanément la patte du fiston David sur le deuxième "Si mon coeur" aux paroles écrites par GRAND CORPS MALADE, alors en pleine bourre. Johnny et son entourage ont toujours su bosser avec les sensations du moment. Cela dit, ce mignonnet slow, sans être inconsistant, ne restera pas dans les mémoires. Enfin, le dernier titre mis en exergue est "Ça peut changer le monde" au rythme assez catchy, écrit par Didier Golemanas qui fournira un quart des compos de l'album. A nouveau, bien que sympa, ce titre n'a rien de phénoménal.

Plusieurs grands noms sont venus arrondir leurs fins de mois en proposant un titre à Jaunie. Ainsi le jeune RAPHAEL a-t-il écrit un titre sur les sans domicile fixe : "Je n'appartiens qu'à toi"... Ouais... Le moins jeune Francis CABREL sort lui aussi de sa retraite d'Astaffort pour écrire un rock'n'roll de derrière les fagot - ouais "fagot" ça rime bien avec CABREL, le titre est médiocre -. Je dois admettre que j'appréhende avec une certaine constipation le morceau de M. Maé, Christophe de son prénom. Finalement, même si les paroles sont tartignoles, la chanson n'est pas si nulle. Elle se nomme "Etreintes fatales". Le titre signé par M BLONDIN, "On s'est aimés", offre une rythmique tout à fait réussie, le refrain se laisse écouter. C'est de la bonne variété.

Les compos de Didier GOLEMANAS terminent donc ce 46ème opus. La petite chevauchée à la guitare folk : "Emily" est tout à fait charmante, comme une ballade crépusculaire de Vaqueros Mariachis à la française. On dira un petit mot sur "Je tiendrai bon", un rock cool où il annonce en substance qu'il faudra compter avec lui pour quelques décennies de plus.
Je termine, hélas, sur le duo avec Joss STONE pour "Unchained Melody"... En français... Grotesque ! Pourquoi...? Hein ? Pourquoi ?

Certainement pas de la grande musique. Johnny est définitivement passé du côté de la variétoche. Une variété de bonne qualité certes, la galette est sympa et on l'écoute sans déplaisir aucun. Quant à moi, je vous conseille essentiellement de sauvegarder "Ça ne finira jamais" dans votre compagnon de marche quotidien. Le reste est dispensable et risque de ne pas vous faire bander.