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Joseph HAYDN - Symphonie N°48 Marie-thérèse (pinnock) (1769)
Par CHIPSTOUILLE le 1er Mars 2022          Consultée 680 fois

Marie Thérèse, y'a la chambre 106 qui sonne !

Non, ce n’est pas de cette Marie-Thérèse-là dont nous allons parler aujourd’hui. Quoique j’aurais beaucoup de choses à dire au sujet des infirmières, mais ça ne sera pas pour cette fois (1). En 1769, date supposée de la composition de notre symphonie du jour, Florence Nightingale à qui l’on doit l’invention du métier, n’était même pas née.

C’est bien celle d’Autriche, mère de notre célèbre Marie-Antoinette, qui est à l’origine du surnom de La symphonie n°48. L’Impératrice, devrais-je dire ? En tant que chef d’état, elle était autant Impératrice que Nelson était Amiral, c’est-à-dire pas du tout. Enfin c’est compliqué. C’est fou qu’on ne nous enseigne pas ça à l’école ! Les trois quarts du XVIIIème siècle m’ont été bazardés en 3 pages. 3 pages qu’il fallait bêtement apprendre par cœur sans rien comprendre du contexte ou des conséquences de tout cela. Remballez, c’est pesé, et aucune mention d’une Marie-Thérèse là-dedans. Comment voulez-vous y comprendre quelque chose ? A quoi sert l’enseignement de l’histoire – non, pardon, du 'roman national' - si c’est pour se contenter d’empiler des faits se limitant à nos frontières et sans la moindre analyse derrière ? Pour comprendre le pourquoi de la révolution française, fallait s’accrocher !

Marie-Thérèse était donc un éminent personnage politique dont le pédigré est assez complexe à résumer. Sachez que l’Autriche était alors un archiduché et la Hongrie un royaume qui lui était rattaché. L’Empire autrichien n’a vu le jour qu’au début du XIXème siècle. Si on qualifie Marie-Thérèse d’Impératrice, à raison, c’est parce que son mari François s'est quant à lui fait élire Empereur du Saint Empire romain germanique. Le couple était donc à la tête de deux puissances, l’une impériale et l’autre en passe de le devenir. Question unification européenne, ce n’est donc pas comme s’il ne s’était rien passé entre Charlemagne et Napoléon. Sa succession contestée puis son mariage débouchèrent sur un immense bordel européen dont on ne s’est jamais vraiment dépêtré depuis (2).

Ce cumul de territoires sur le point de survenir du côté des Habsbourg (faut dire que les Bourbons l’avaient bien cherché après s’être emparé du trône d’Espagne), ne fut pas du goût de tout le monde, en particulier la France de Louis XV. S’en suivit une invraisemblable guerre de succession d’Autriche (1740-1748). Au cours de celle-ci, les prussiens opportunistes (et protestants) (3) d’abord alliés de la France, changèrent de camp pour finalement s'entendre avec les anglais (initialement alliés à l'Autriche). Ils en profitèrent pour piquer quelques territoires à l'Autriche, désireuse de faire cesser les hostilités. Un renversement qui explique en partie comment notre royaume à la fleur de Lys s’est finalement retrouvé l’allié officiel de l’Autriche (catholique elle aussi) en définitive, 'par défaut'. Ce revirement fut trop soudain pour que le peuple y adhère, et pas que le peuple d’ailleurs. On vous renvoie à la chronique de La symphonie n°69 dite 'Laudon' pour quelques explications à propos d'une tentative de revanche, la guerre de 7 ans (1756-1763), et la suite des événements.

Ce même surnom de 'Laudon', d’ailleurs, fut également celui de cette Symphonie n°48 sur quelques-unes de ses premières copies. Marie-Thérèse ayant visité le palais Eszterháza en 1773, là où Joseph HAYDN était employé, cette symphonie aurait alors été jouée en son honneur. Un partage de la Pologne, des boulettes à répétition du Cardinal de Rohan (lui avait été invité un an plus tôt, en 1772), une Marie-Antoinette vexée, une affaire du collier et une révolution française plus tard, il est évident que cette alliance franco-autrichienne ne tenait pas la route. Il y avait même de quoi en perdre la tête, demandez à Marie-Antoinette… Nous reparlerons d'elle à l'occasion d'une chronique de la Symphonie n°85.

Résumer cette histoire n'est pas chose aisée, mais tout ceci pour vous dire que cette fameuse Marie-Thérèse a eu beaucoup plus d’impact sur l’histoire de France (et d’Europe) qu’on veut bien nous l’enseigner à l'école. En outre, la supérieure hiérarchique du prince Nicolas Eszterházy, et donc de HAYDN, a également eu un réel impact sur sa Symphonie n°48. On estime en effet que cette association impériale est ce qui lui a valu l'adjonction, très singulière, de trompettes et timbales dans son orchestration.

Ce qui fut corroboré en 1965 lorsqu'une copie de la partition, la plus ancienne connue à ce jour, fut retrouvée. La date de 1769 y a été inscrite au crayon de bois, on ne sait dire par qui. Les autres copies d'époque connues jusqu'alors n’étant pas conformes entre elles, elles ont alors toutes été considérées comme inauthentiques. Cette première copie a surtout l'originalité d'être dénuée de timbales et trompettes, comme toutes les symphonies de la période. Or, dans les archives du palais, c’est une copie acquise bien plus tard du vivant de HAYDN, mais après 1800, qui servit longtemps de référence. Rappelons qu'un incendie avait ravagé un grand nombre de partitions entre-temps (cf. chronique symphonie n°59 dite le feu). Cette dernière avait également, tout comme les seules autres que l’on connaissait jusqu’en 1965, acquis entre temps des trompettes et timbales supplémentaires. De multiples versions 'surchargées' de cette symphonie cohabitent donc. Elle a ainsi 'survécu' au XIXème siècle avec ses timbales et trompettes 'inauthentiques'. Marc Vignal estime que la version la plus appropriée serait celle avec timbales mais sans trompettes. Compte tenu du faste impérial en effet, le biographe nous explique qu’il est fort probable que HAYDN en ait révisé lui-même l’orchestration. Peut-être même à l’occasion de cette fameuse visite de Marie-Thérèse en 1773 (événement rare), qui semble en avoir déterminé le surnom pour la postérité, et donc potentiellement son orchestration inhabituelle.

La symphonie n°48 dégage un côté festif et pompeux d’ancien régime : perruques poudrées, courbettes, corsets étriqués et plumes dans les chapeaux sont au programme. Pouêt-pouêt, boum-boum et dans la version de Pinnock vous trouverez même du cling-cling au clavecin, ce qui lui sied à merveille. On vous conseille donc cette version, toute 'inauthentique' qu’elle soit, si l’on en croit l’expertise de Marc Vignal. L'orchestration d'origine était tout de même dotée de cors, instruments qui ne sont pas si éloignés des trompettes. HAYDN savait tout de même se dépêtrer du feu d’artifice impérial, pour nous démontrer l’agilité de ses cordes. Une vertu qui semble avoir néanmoins disparu dans le "Menuet".

Est-ce une bonne symphonie ? Nous sommes en pleine période Sturm und Drang et, malgré la pompe et le faste, cela s’entend. Le dynamisme dont elle fait ainsi preuve permet de la distinguer avantageusement des œuvres plus baroques dont elle s’inspire. On y trouve en particulier une très jolie modulation dans le développement du premier mouvement. Le dernier fait montre d’un passage en force savoureux. Les cordes et les cuivres se répondent en saccade, comme s’ils étaient logés sur plusieurs étages. Massif bien que léger, rapide bien que faisant un peu du sur-place à force de se répéter, je ne sais que penser de ce final pour le moins surprenant.

Malheureusement, l’ensemble manque de réussite mélodique. Il y a ici de l’originalité et des idées, chose indéniable. Mais je ne trouve là rien de très mémorable en dehors des effets. Comme il y a 106 autres symphonies de HAYDN qu’il ne faut pas négliger, pas vraiment de chambre en plus, Marie-Thérèse ou pas, j’ai donc d’autres clientes à aller faire sonner. Pour la 48, on va conclure en se disant qu’en définitive, l'urgence n'était pas très urgente !

(1) A ce propos, je suis même surpris que Erwin ne nous ait pas encore parlé des formes généreuses de la charmante infirmière en couverture du Enema of the State de BLINK 182 ! :D
(2) J’entends par là aujourd’hui la montée du nationalisme partout en Europe, qui reste, quoiqu’on en dise, une conséquence des conneries de notre passé. On n’a visiblement toujours rien appris collectivement. Putain 31% d'intention de vote cumulé pour les deux autres. J'ai la gerbe ! "Le nationalisme, c'est la guerre" a conclu quelqu'un qui n'avait plus rien à perdre dans un éclair de lucidité. Que vous votiez ou non, rappelez-vous-en.
(3) Pareil, à l’école, on nous apprend la nuit de la St Barthelemy, mais à peine la réforme, encore moins la contre-réforme, les alliances politiques qui en ont découlé et leurs impacts encore visibles aujourd’hui. Exemple: l’étonnante proximité entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis (malgré leur révolution à eux), puis le Brexit dans la foulée... Donc les guerres de religion de la renaissance, si on n’explique pas en quoi elles ont de l’importance aujourd’hui, les gamins s’en foutent, forcément.

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- Trevor Pinnock (direction)


- symphonie N°48 Marie Thérèse En Ut Majeur
1. Allegro
2. Adagio
3. Menuet
4. Allegro



             



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