AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Il n'a pas fallu attendre douze ans, ce qui pourrait sembler un temps déraisonnablement long aujourd'hui, pour voir, dans le sillage de Monsters Inc./Monstres et Cie, apparaître une suite qui n'en est pas une. Monsters University/Monstres Academy est en effet une préquelle, centrée sur la jeunesse de James/Jacques Sullivan et Mike/Bob Razowski, à l'enseignement supérieur de la peur. Quelques cours vite éclipsés par une série d'épreuves qu'ils doivent à tout prix remporter pour pouvoir réintégrer un cursus dont ils se sont faits bêtement virer, tel est le scénario voulu.

Si le niveau n'est pas miraculeux, le film de Dan Scanlon (scénariste de Cars) se laisse agréablement regarder et écouter, plus que son prédécesseur. Pourtant, on retrouve John Goodman et Steve Buscemi en anglais parmi les doubleurs, mais en France, on perd beaucoup de bénéfices de ce côté-là, même si Eric Métayer revient et Catherine Deneuve campe une doyenne d'université avec allure. Du côté de la musique néanmoins, c'est bien le même Randy NEWMAN qui siège, une fois de plus, pour la branche la plus Pixarisante de DISNEY.

Contrairement à Monstres & Cie, il nous dispense du swing à gogo et préfère des thèmes hollywoodiens basiques. Le générique d'ouverture, loin de son grand frère de 2001, se contente d'une parade bien américaine pour thème porteur. Celui de la fin reprend un morceau que l'on entend pendant l'ellipse de l'année qui passe afin d'arriver plus vite au fameux concours d'épreuves.

Il s'agit d'un funk calpyso plutôt sympathique, quoique vite répétitif quand il est utilisé en entier, au générique donc. L'exotisme figure aussi bien dans les parties de saxos que dans la batucada invitée par NEWMAN, et qui apporte une certaine dose de fraîcheur. Elle revient lorsque les épreuves suivant celle de la course souterraine et celle de la bibliothèque sont elles aussi résumées, mais seule cette fois, et de manière très chouette, ou alors mélangée avec orchestre lors de l'épreuve finale.

Cordes, cuivres et percussions brésiliennes éclatantes, voilà un potentiel maigrement exploité par une bande originale peu marquante, somme toute. Là où l'ami Randy excelle, en dehors de ses une ou deux trouvailles, c'est dans les rêveries aux cordes comme celle qu'on entend dès le départ, les flûtes et mélodies enfantines à la Grieg, so DISNEY. Et quand il fait son Ennio MORRICONE en mettant un cornet à pistons à l'avant, quand il met un gros hard-rock US pour la poursuite de Bob et Sulli lors de la première soirée à l'université, quand il programme un peu d'électro-disco pour celle du milieu des épreuves, il nous amuse bien.

Moins diversifié que certains autres efforts, le Randy NEWMAN de Monstres Academy reste convaincant par certains aspects, moins pour d'autres. Il y a beaucoup de silences, de quoi empêcher un éventuel ameublement superfétatoire, mais le reste de ce qui n'est pas cité plus haut tombe vite dans le cliché. L'orchestre pétarade trop de façon basique, pendant la scène nocturne du chalet à la fin. Au passage, cette "parodie sérieuse de film d'horreur" vaut à elle seule le visionnage du film. La B.O. est donc à l'image de ce dernier, plutôt cool dans l'instant, mais pas de quoi y revenir souvent, hélas !