AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Quand les suites DISNEY sortent sur grand écran, il est possible qu'elles soient meilleures que les originaux. C'est le cas des Indestructibles 2, et aussi des Mondes de Ralph 2, appelé Ralph 2.0 (Ralph Breaks the Internet en VO), réalisation de Phil Johnston et Rich Moore (responsable du premier volet déjà, ainsi que Zootopie) qui est plus orientée Internet que jeux vidéos. Cependant, il y a quelques points glissants. Pour commencer, un placement de logos/marques très récurrent et sans subtilité aucune. Ensuite, la triste impression que DISNEY construit peu à peu ses scénarios sur des virages en épingles à cheveux par rapport aux films pas forcément anciens en se faisant l'écho de nouvelles moeurs ou données qui, peut-être, ne sont tout simplement pas "les miennes".

Enfin, la musique. Comme pour le premier Mondes de Ralph, Henry Jackman est chargé de celle-ci, mais autrement, il n'y a plus aucun artiste en commun. Nick Glennie-Smith (Le Roi Lion 2, etc...) dirige une partition d'orchestre qui se voit mêlée aux sons électroniques plus naturels dès qu'il s'agit de jeu vidéo. On se rapproche ainsi davantage de l'autre DISNEY geek par excellence, à savoir Les Nouveaux Héros (2014). Le travail paraît énorme, foisonnant, mais question qualité, il vaut mieux tout de suite tempérer les choses.

Sur une heure quarante, il y a bien quelques moments chouettes, comme certaines formes de rhythm'n'blues joué au synthétiseur dans les dernières séquences, ou le piano-cordes tout mignon pour illustrer le câlin de Ralph et Vanellope. Les premières secondes visent à nous séduire avec des boucles planantes pour un thème sensible, mais très vite le ton branché assèche l'ensemble.

En fait, la musique se met au tempo du surf sur Internet, suivant les péripéties du tandem amical Vanellope/Ralph et les idées se suivent en trombe pendant toute la durée du film et en faisant rarement de l'effet, du moins pas celui que l'on aimerait. Elles sont trop brèves, trop hachées ou alors simplement fades. On va se sentir un peu appelé vers Danny ELFMAN lorsqu'un virus se ramène avec le glockenspiel et les cordes pizzicato qui évoquent la noirceur enchanteresse de Tim Burton. On pense avec nostalgie aux films policiers/noirs lors des courses-poursuites du jeu Slaughter Race, et, de fait, aux Indesctructibles 2 car là en revanche, c'était vraiment réussi.

Puisqu'on parlait de placement, les citations sont décevantes à leur tour, par principe. Comme si l'actualité Star Wars n'était déjà pas assez pleine, il faut qu'on ait droit à une allusion comme quoi DISNEY est derrière désormais : donc, un bout de "Marche Impériale". Et "Let It Go" remixé électro, ça fait mal... Déjà, "Someday My Prince Will Come", la chanson de Blanche-Neige et premier tube historique des studios fait plus de bien, arrangement traditionnel ou non.

D'ailleurs, Vanellope a droit à sa chanson, "A Place Called Slaughter Race", intéressante pour son ambiance old-school et dépourvue d'électro – merci monsieur Alan Menken, on vous a bien vu -, mais aussi sympathique qu'est son personnage, la voix de la fillette n'est pas des plus agréables. Et puis le recalibrage attendu pour le générique de fin a bien lieu : "In This Place", chantée par Julia MICHAELS, dégoûlinant d'Auto-Tune qui donne l'impression d'être utilisé en même temps que le Vocoder. Ceci dit, le morceau d'IMAGINE DRAGONS, "Zero", nous fait penser que le rhythm'n'blues n'est pas leur fort. Chanté par quelqu'un d'autre, à la rigueur... Une BO moyenne pour un très bon film.