Comme pour tous les grands classiques DISNEY des années 90, il est très difficile d'imaginer une suite aussi bonne en termes d'action et de musique. On peut même dire ici que le dessin, déjà, laisse souvent à désirer, notamment celui des personnages ou des effets. Pourtant, et pour un numéro bis, Le Bossu de Notre-Dame 2, intitulé le Secret de Quasimodo, réalisation de Bradley Raymond, se défend plutôt pas mal. Déjà, on ne peut s'empêcher d'aimer retrouver à l'avance le doublage haute qualité du premier dans sa presque totalité : Bernard Alane/Clopin, Emmanuel Jacomy/Phoebus, Rebecca Dreyfus/Esmeralda, même Francis Lalanne/Quasimodo, et mis à part bien sûr Jean Piat/Frollo, mais pour le méchant Sarousch, Edgar Givry (voix de John Malkovitch, Timothy Dalton) reste appréciable.

Carl JOHNSON (Aladdin et le Roi des Voleurs, Winnie l'Ourson 2) signe ici son meilleur effort en termes de bande originale DISNEY. Cette heure 06 minutes réglementaire est remplie de moments plaisants, y compris le générique de fin, "I'm Gonna Love You", écrit (avec Chris Canute) et chanté, fort bien d'ailleurs, par... la célèbre actrice Jennifer Love Hewitt ! En V.O, elle endosse le personnage de Madeleine dont c'est la chanson, ceci expliquant cela.

Bien sûr, les cloches sont à l'honneur, contrairement au choeur qui était la marque de fabrique de la première B.O. et qui ici revient rarement : heureusement, il sauve "Fa-la-la-la, Fallen in Love" ("Folie d'amour"), au départ twist chanté par les gargouilles, grâce à une conclusion plus aérienne et profonde. L'introduction par Clopin est beaucoup moins marquante, mais il faut dire que le sujet global (La fête du "Jour d'amour") est plus léger – ce sera pareil pour Mulan 2.

En revanche, les chansons de Quasimodo écrites par Walter Edgar Kennon, sont très réussies : la mélancolique "J'imagine" ("An Ordinary Miracle") et ses belles descentes mélodiques, ainsi que le duo avec Zéphyr, "Toi et moi" ("I'd Stick With You") qui rappelle un peu le "Give a Little Whistle" archi lointain de Jiminy Cricket dans Pinocchio. La B.O, même pour les instruments seuls, reprend pas mal de choses déjà entendues, en mettant les cordes en avant aussi bien qu'en insistant sur le caractère médiéval de l'histoire par les hautbois et percussions, mais le résultat est à la hauteur.

Peu de surprises donc, mis à part les deux moments d'éclat dramatique où le piano se fraie un chemin, lorsque Madeleine s'enfuit de la tour, effrayée par Quasimodo, et à la toute fin du film, avant le générique. Et puis donc, le fait de voir Jennifer Love Hewitt, excellente actrice des films d'horreur Souviens-toi l'été dernier, nous rappeler qu'elle est aussi une excellente chanteuse. Différente de ses consoeurs, car ses albums d'adolescente mêlaient des éléments jazz presque traditionnels au son electro/r'n'b moderne des années 90. C'est peut-être aussi ce qui fait que le générique, plus folk dans l'âme, est l'un des meilleurs de cette période pour DISNEY, avec celui de Pat BENATAR et Neil Giraldo pour Dingo et Max 2, dans un autre registre.

Ce film ne déçoit pas tant que cela donc, et la B.O. reste de qualité, pas très loin derrière celle du Roi Lion 2, lui-même juste après La Belle et la Bête 2 !