Faire du vieux ou du classique avec du neuf, c'est une expression qui pourrait bien convenir aux travaux des studios DISNEY durant cette période de l'an 2000, pour les suites du moins. Les grands films se concentrent sur de nouvelles choses (Dinosaure, Atlantide...), pendant ce temps les numéros 2 regardent en arrière. Loin en arrière... Jusque là, l'écart entre une suite et l'original n'avait point été aussi grand.

Aux orchestrations, Danny Troob fournit à Lady and the Tramp 2: Scamp's Adventure/La Belle et le Clochard 2 : l'Appel de la Rue (des réalisateurs Darrell Rooney, le même que le Roi Lion 2, et Jeannine Roussel) sa dernière partition régulière - sans compter les deux prochains "sursauts" en compagnie d'Alan Menken – pour DISNEY, et on comprend pourquoi.

Alors que l'envie de revenir à une formule musicale années 30/40, swing-music hall etc se fait toujours ressentir, et c'est un principal attrait, la bande originale de ce nouveau film vidéo est à l'image du film, gentillette. On attendait un peu plus, quand on voit le casting pour cette B.O. Aux paroles, Norman Gimbel, qui avait écrit (entre autres tubes) "A Whale of a Tail"/"Une histoire de baleine" pour Kirk Douglas dans 20.000 Lieues Sous les Mers en 1954, et à la composition, Melissa MANCHESTER, star de la chanson américaine depuis la fin des années 70.

Dès la première séquence à la maison bien connue des amateurs du premier La Belle et le Clochard (1955), on se laisse surprendre agréablement par la chanson de la chorale "Welcome Home"/"Venez" et son goût du passé. Chants groupés d'hommes et de femmes, rythmes de siciliennes lentes puis accélération typiquement music-hall, orchestre de vents qui s'élèvent, c'est agréable ! Puis la partition instrumentale suit avec quelques minutes tout aussi égayantes, comptant sur la brièveté des thèmes et leur capacité d'accompagnement de l'action. Puis plus rien ou pas grand-chose...

Il y a, dans "Junkyard Society Rag", la chanson de la décharge, et aussi durant la première scène de la fourrière, un esprit fanfare léger convaincant. Quand Cesar flaire, des clarinettes rappellent la maîtrise d'antan, mais c'est court, de même l'apparition de la décharge pour Scamp façon château de princesse dans d'autres films, avec sa descente de gamme féérique. Et un "Vol du Bourdon" au passage, un ! La totale y est, pas l'inspiration, le "petit plus".

Ni la chanson des amoureux ("I Didn't Know That I Could Feel This Way"/"Je n'avais jamais ressenti ça"), ni celle de Scamp enfin libre ("World Without Fences"/"Un monde sans barrières") ne se défendent guère plus que cela. Et il y a toujours le générique de fin r'n'b hors-sujet, marque d'époque pour DISNEY, d'autant plus que c'est une reprise du classique "Bella Notte", bien difficile à retenir malgré les belles voix de Joy ENRIQUEZ et Carlos PONCE.

Gentillet mais sans pousser à y revenir, telle est l'impression que laissent cette musique et ce film, miroir scénaristique de l'original comme La Petite Sirène 2 quelques mois plus tôt, en moins réussi.