Comme beaucoup de classiques DISNEY, à partir de 1997, Winnie l'Ourson se retrouve amené à plonger dans de nouvelles aventures. Pour certains, il y a deux, voire trois suites, en vidéo seulement pour la plupart, et cela ne prend effet de manière systématique qu'après la fin de la saga Aladdin. Pour des questions de commodité, votre serviteur choisit de classer ces numéros 2, 3, etc, en catégorie Remix.

Winnie l'Ourson 2 : le Grand Voyage, réalisé par Karl Geurs, sort à point nommé en 1997 pour fêter les 20 ans du classique, même si celui-ci était un livre d'histoires découpé en chapitres. Ici, c'est un véritable récit long au format habituel, une heure dix à peu près, réalisé par une équipe japonaise et sans réelle divergence au niveau de l'animation, défiant le temps. Le titre anglais, The Search for Christopher Robin révèle d'ailleurs, mieux qu'en français, de quoi il est question.

Jean-Christophe, le garçon ami de Winnie, a disparu (en fait, il est seulement à l'école, mais son message n'a pas été clairement reçu). Winnie et les autres animaux partent à sa recherche, allant se perdre dans un décor parfois cauchemardesque qui vaut au film quelques critiques négatives eu égard au premier film soi-disant mieux adapté aux petits enfants. Chose un brin injuste, alors que la chanson des éfélants et des nouifes n'était pas complètement rassurante déjà...

En revanche, là où on peut facilement émettre des réserves, c'est sur la qualité des chansons qui ne parviennent même pas à rendre hommage à celles des frères Sherman en terme de style, alors ne parlons pas de la qualité. Parce que d'abord, l'aspect comédie musicale ne sied pas trop à Winnie l'Ourson, et en plus, le générique de fin, "Whenever You Are", quoique joli pris à part, est aussi complètement hors-sujet : un slow typiquement 90's, duo masculin/féminin avec clavier digital, basse fretless et solo de guitare électrique. Winnie l'Ourson !

Cela dit, dans une veine traditionnelle, on est consterné par les chansons de Maître Hibou ("Adventure is a Wonderful Thing"/"L'aventure, c'est extraordinaire") et de Coco Lapin ("If It Says So"/"Si c'est écrit, c'est ainsi"). Dans le cas de Maître Hibou en français, il y a le problème de la valse des doubleurs, et Bernard Alane fournit son effort le moins convaincant pour DISNEY. Quand on sait qu'un an avant, il donnait sa voix à Clopin !

Seule la chanson de Winnie perdu dans la caverne, une complainte, demeure belle et bien placée. Globalement, on retrouve l'esprit de 77, mais plutôt celui de Peter et Elliott le Dragon, curieusement ! Et comme souvent, l'équilibre se rétablit grâce aux orchestrations. L'innocence voulue par les personnages et la forêt allume quelques étincelles. Les partitions de vents, flûtes et autres sont réussies, en tête pour la scène de Porcinet et des papillons, avec les piccolos, et puis dans la caverne à la fin. Les ambiances sombres sont sympathiques, on a l'habitude avec DISNEY.

À voir une fois si on a aimé le premier, sinon les enfants s'en contenteront fort bien pour se calmer !